Si je devais définir Buenos Aires en un mot, ce serait “kilombo”, c´est à dire le “bordel”, un mot très fréquemment employé par les argentins. Entre chaos et diversité, la capitale argentine semble être le reflet de tout un pays : richesses, jeunesses, inégalités et désordres cohabitent dans une Argentine prometteuse qui ne parvient toujours pas à se donner les moyens de ses ambitions.
Je prends un taxi qui me conduit dans le quartier Belgrano, à l´est de la capitale, où loge ce qu´on pourrait appeler une partie de la classe moyenne de Buenos Aires. J´y rejoinds un ami, Juan Sebastián, étudiant en droit des affaires à l´Université Austral. Nos retrouvailles sont chaleureuses. Après le déjeuner, Jean Sebastián me fait part de son inquiétude au sujet d´un projet de loi appelé “Retenciones”. Ce projet consiste à imposer les exportations des producteurs de soja. La culture du soja, rendant les terres infertiles pendant quelques temps après la récolte au dépend d´autres cultures, ne nécessitant que peu de main d´oeuvre et beaucoup de terrain, fragilise l´emploi dans le secteur agricole. Le gouvernement entend, en imposant les producteurs de soja sur l´une de leur principale source de revenu (l´exportation), diversifier l´agriculture argentine.
Cependant, cet impôt touche de la même manière petits agriculteurs et grandes entreprises agricoles. On peut donc envisager que les grands groupes agro-alimentaires, si un tel projet était adopté, pourraient se permettre de payer un tel impôt (environ 40% sur les exportations de soja), tout en continuant de réaliser des bénéfices intéressants. En revanche, on peut imaginer que les petits agriculteurs seraient automatiquement contraints d´abandonner leur culture de soja. Après avoir été approuvé par la Chambre des députés, le projet vient d´être rejeté par le Sénat. Le débat est donc relancé.
Ils réclament plus de sécurité au niveau des bâtiments (infiltrations d´eau, construction à rénover…) mais se plaignent surtout d´un manque d´informations quant à leurs possibilités post-collège et à l´organisation même de l´établissement. Ils luttent aussi pour que leurs professeurs bénéficient d´une plus grande stabilité au niveau de l´emploi (les enseignants possèdent des contrats à durée déterminée à très court terme).
En passant devant un parc, où se trouve le Planétarium, je vois une scène. Devant, un attroupement de personnes attend. On m´explique que les Fabulosos Cadillacs, un groupe musical très prisé et reconnu des jeunes argentins, va donner un concert gratuit. Peu à peu, la foule s´amasse contre la scène. Puis, les Fabulosos déboulent dans un brouhaha indescriptible. Je me retrouve écrasé au milieu de cette masse humaine passionnée qui chante et danse sur le même rythme que ses idôles. De cette multitude, se dégage une chaleur qui monte progressivement, l´air devenant presque irrespirable. L´odeur du peuple, de l´alcool et de la marihuana m´envahissent et je me laisse emporter par cette alègresse toute latine.
2 commentaires:
Super ce blog !!! Bravo pour la présentation, la prise des photos est géniale ! (il y a même de petits montages très sympathiques)
J'ai beaucoup aimé le commentaire du reportage qui était très intéressant, ce n'était pas que du tourisme ! Cela nous a permis de voyager avec vous pendant deux mois et de connaître vraiment certaines des préoccupations de nos "voisins" sud américains.
J'ai beaucoup apprécié le Pérou et la Bolivie.
Les acteurs étaient pas mal du tout
Félicitations à nos trois compère !
Prête à repartir avec vous quand vous voulez, où vous voudrez !!!
La maman de Flo
trop beau !
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